L'oreille de rugby, affectueusement – ou moins affectueusement selon le point de vue – perçue comme un symbole de bravoure sur le terrain, est une blessure courante parmi les joueurs de rugby, qu'ils soient amateurs ou professionnels. On estime que près de 85% des rugbymen professionnels développent une forme plus ou moins prononcée d'oreille de rugby (hématome auriculaire) au cours de leur carrière, ce qui représente un risque non négligeable. Bien que souvent considérée comme une marque distinctive, voire un trophée de guerre, il est essentiel de comprendre qu'elle peut entraîner des complications à long terme, affectant non seulement l'esthétique mais potentiellement aussi l'audition et nécessitant une prise en charge médicale adéquate. Le coût des soins, allant de la simple consultation chez un médecin du sport au drainage de l'hématome (parfois réalisé à plusieurs reprises) voire à une chirurgie reconstructrice plus complexe pour corriger les déformations importantes, peut rapidement s'accumuler, pesant lourdement sur le budget. C'est pourquoi il est crucial de connaître précisément les modalités de prise en charge de cette blessure spécifique par votre assurance santé, qu'il s'agisse de la Sécurité Sociale, de votre mutuelle santé, ou d'une assurance sportive complémentaire.

Plus important encore, nous détaillerons la manière dont votre assurance santé, qu'elle soit basique ou plus complète, peut vous aider concrètement à faire face aux coûts financiers associés à cette blessure. Nous aborderons les différents types d'assurance pertinents pour les rugbymen, les démarches administratives à suivre pour obtenir un remboursement optimal, et les conseils pratiques pour optimiser votre couverture et éviter les mauvaises surprises.

Comprendre l'oreille de rugby : causes, symptômes et évolution

L'oreille de rugby, médicalement et plus précisément connue sous le nom d'hématome auriculaire ou d'othématome, est une blessure résultant directement de traumatismes répétés au niveau de l'oreille externe. Ces traumatismes, particulièrement fréquents dans les sports de contact à haute intensité comme le rugby (mais aussi la boxe, le MMA ou encore le judo), provoquent un décollement du périchondre, la membrane vascularisée et nourricière qui entoure et alimente le cartilage de l'oreille. Ce décollement entraîne inévitablement l'accumulation de sang (d'où le terme d'hématome) entre le cartilage et le périchondre, formant une poche de liquide. Si cet hématome n'est pas traité rapidement et correctement, par un drainage effectué par un professionnel de santé, il peut se calcifier progressivement, entraînant la formation de tissu fibreux et aboutissant à la déformation esthétique caractéristique et irréversible en "chou-fleur" de l'oreille, également appelée "oreille en lutteur" ou "cauliflower ear" en anglais.

Causes de l'oreille de rugby

La cause principale et directe de l'oreille de rugby réside sans conteste dans les chocs répétés, les impacts violents et les frottements excessifs subis par l'oreille lors de la pratique intensive du rugby. Les plaquages, qu'ils soient offensifs ou défensifs, les mêlées ordonnées, les regroupements (rucks et mauls), et les phases de jeu au sol sont autant de situations à risque élevé où l'oreille est particulièrement exposée à des traumatismes divers. Un plaquage mal exécuté, par exemple, où l'impact se concentre directement sur l'oreille plutôt que sur l'épaule ou le tronc, peut entraîner un décollement brutal du périchondre. De même, les frottements constants et répétés de l'oreille contre le casque de protection (s'il est mal ajusté ou absent), ou contre le maillot de l'adversaire, peuvent également contribuer significativement à la formation progressive d'un hématome, même en l'absence de chocs violents. Il est important de noter que même des chocs considérés comme mineurs, mais répétés inlassablement sur une longue période d'entraînement ou de compétition, peuvent suffire à déclencher la blessure, en particulier si aucune mesure de protection n'est mise en place. La robustesse et la souplesse du cartilage varient également considérablement d'un individu à l'autre, rendant ainsi certains joueurs intrinsèquement plus susceptibles de développer une oreille de rugby que leurs coéquipiers. L'absence totale ou partielle de protection adéquate, comme le port systématique de protège-oreilles adaptés et correctement ajustés, augmente donc considérablement le risque de blessure et doit être considérée comme un facteur aggravant majeur.

Symptômes de l'oreille de rugby

Les symptômes initiaux de l'oreille de rugby se manifestent généralement assez rapidement, dans les heures qui suivent le traumatisme initial. Le premier signe est très souvent une douleur vive et localisée précisément au niveau de l'oreille affectée. Un gonflement notable et une rougeur apparaissent également rapidement, accompagnés fréquemment d'une sensation de chaleur locale. Au toucher, on peut sentir une bosse molle et fluctuante, remplie de liquide, qui se forme sous la peau. Cette bosse correspond à l'hématome, c'est-à-dire à l'accumulation de sang entre le cartilage et le périchondre. Dans certains cas plus marqués, la peau de l'oreille peut devenir bleutée ou violacée en raison de l'épanchement sanguin sous-cutané. Il est absolument crucial de ne pas ignorer ces symptômes, même s'ils semblent bénins au premier abord, et de consulter un médecin du sport ou un médecin généraliste rapidement, car une infection bactérienne peut se développer si l'hématome n'est pas drainé et traité de manière appropriée. L'infection peut entraîner des complications beaucoup plus graves, telles que la perte partielle ou totale de la sensibilité de l'oreille, voire même la destruction progressive du cartilage, rendant la déformation encore plus prononcée. Une prise en charge tardive, au-delà de quelques jours, augmente également considérablement le risque de déformation permanente et irréversible de l'oreille, avec l'aspect caractéristique en "chou-fleur".

Évolution de l'oreille de rugby

Si l'oreille de rugby n'est pas traitée de manière adéquate et suffisamment rapidement après le traumatisme initial, l'hématome finit inévitablement par se calcifier progressivement, entraînant la formation de tissu fibreux rigide et aboutissant à la déformation permanente de l'oreille. Ce processus de calcification et de fibrose peut prendre plusieurs semaines, voire plusieurs mois, selon l'importance de l'hématome initial et la réactivité de l'organisme. L'oreille prend alors un aspect bosselé, irrégulier et épaissi, ressemblant à un chou-fleur. Cette déformation est considérée comme irréversible, sauf intervention chirurgicale complexe, et peut avoir un impact esthétique significatif, affectant l'estime de soi et la qualité de vie du joueur. Dans certains cas, la déformation peut également obstruer partiellement le canal auditif externe, entraînant des problèmes d'audition, une diminution de l'acuité auditive ou des acouphènes. De plus, le cartilage calcifié devient plus fragile et plus susceptible de se fracturer lors de futurs traumatismes, augmentant ainsi le risque de récidive. La fibrose et la calcification peuvent également rendre l'oreille plus sensible au froid, au toucher et aux variations de pression atmosphérique. Il est donc primordial de consulter un médecin dès l'apparition des premiers symptômes, même légers, afin d'éviter ces complications à long terme et de préserver au maximum l'intégrité de l'oreille.

  • Douleur vive et localisée au niveau de l'oreille.
  • Gonflement et rougeur de l'oreille.
  • Apparition d'une bosse molle et fluctuante sous la peau.
  • Sensation de chaleur locale.
  • Déformation progressive de l'oreille, prenant un aspect bosselé.

Prévention : agir avant la blessure

La prévention de l'oreille de rugby repose essentiellement sur l'adoption proactive de mesures visant à réduire significativement le risque de traumatismes directs au niveau de l'oreille externe lors de la pratique du rugby. Ces mesures de prévention incluent en premier lieu le port systématique de protège-oreilles adaptés et correctement ajustés, l'amélioration constante de la technique de jeu (notamment en matière de plaquage), le renforcement musculaire ciblé du cou et des épaules, et un échauffement approprié et rigoureux avant chaque entraînement et chaque match. Une prévention efficace, mise en œuvre de manière consciencieuse, permet non seulement de minimiser le nombre de blessures et de préserver la santé des joueurs de rugby, mais aussi d'améliorer leur performance sportive en leur permettant de jouer en toute confiance et sans appréhension. Il est donc impératif de sensibiliser en permanence les joueurs, les entraîneurs, les arbitres et les parents à l'importance cruciale de la prévention et de l'adoption de comportements sécuritaires sur le terrain.

Protection adéquate : le port de Protège-Oreilles spécifiques

Le port systématique de protège-oreilles spécifiques au rugby est sans aucun doute la mesure préventive la plus efficace et la plus simple à mettre en œuvre pour se prémunir contre l'oreille de rugby. Les protège-oreilles, également appelés "coquilles", sont spécialement conçus pour absorber et répartir l'impact des chocs directs sur l'oreille, réduisant ainsi considérablement le risque de décollement du périchondre et de formation d'un hématome. Il existe différents types de protège-oreilles disponibles sur le marché, allant des modèles souples et légers en néoprène ou en mousse, aux modèles plus rigides et enveloppants en plastique dur ou en silicone. Il est absolument essentiel de choisir un modèle parfaitement adapté à la taille et à la forme de son oreille, qui offre une protection optimale sans gêner les mouvements ni altérer l'audition. Les protège-oreilles doivent impérativement être portés lors de tous les entraînements (y compris les entraînements à faible intensité) et lors de tous les matchs, quel que soit le niveau de jeu (amateur, semi-professionnel ou professionnel). Un investissement dans une bonne paire de protège-oreilles de qualité représente un investissement durable dans sa santé, sa sécurité et sa performance sportive à long terme. On estime qu'un bon protège-oreille peut réduire le risque d'oreille de rugby de près de 60%. Le prix d'une paire de protège-oreilles varie généralement entre 20€ et 60€.

Technique de jeu : minimiser l'impact direct sur les oreilles

L'amélioration continue de la technique de jeu, et plus particulièrement de la technique de plaquage, peut également contribuer de manière significative à réduire le risque d'oreille de rugby. Les joueurs doivent être formés dès le plus jeune âge à plaquer et à se protéger correctement lors des mêlées ordonnées, des regroupements (rucks et mauls), et des phases de jeu au sol. Un plaquage bas et contrôlé, par exemple, où l'impact se concentre sur les jambes ou le tronc de l'adversaire plutôt que sur la tête ou les épaules, permet d'éviter les impacts directs sur la tête et les oreilles. De même, une bonne position en mêlée, avec un engagement correct et une répartition équilibrée de la force, permet de minimiser la pression exercée sur les oreilles. Les entraîneurs jouent un rôle absolument essentiel dans l'enseignement des techniques de jeu sûres, efficaces et respectueuses de l'intégrité physique des joueurs. Il est primordial de privilégier la sécurité des joueurs avant tout, et de sanctionner systématiquement les comportements dangereux ou les gestes susceptibles de provoquer des blessures. L'apprentissage des techniques de chute correctes permet également de minimiser l'impact sur la tête en cas de déséquilibre.

Condition physique : renforcement musculaire du cou et des épaules

Le renforcement musculaire ciblé du cou et des épaules joue un rôle important dans la prévention de l'oreille de rugby, en permettant de mieux absorber les chocs et de protéger les oreilles lors des impacts. Des muscles du cou forts, résistants et bien entraînés peuvent amortir efficacement l'impact des plaquages et des mêlées, réduisant ainsi le risque de décollement du périchondre et de formation d'un hématome. Les exercices de renforcement musculaire spécifiques doivent être intégrés de manière régulière à la routine d'entraînement des joueurs de rugby, quel que soit leur niveau. Des exercices simples comme les rotations de tête, les flexions latérales du cou, les extensions de nuque et les shrugs (élévations d'épaules) peuvent contribuer à renforcer les muscles du cou et des épaules. L'utilisation de poids légers ou de bandes élastiques peut permettre de progresser graduellement dans le renforcement musculaire. Une bonne condition physique générale, associée à un renforcement musculaire ciblé, est essentielle pour prévenir les blessures et améliorer la performance sportive sur le terrain.

Échauffement approprié : préparer le corps à l'effort

Un échauffement approprié, complet et rigoureux avant chaque entraînement et chaque match permet de préparer efficacement les muscles, les tendons et les articulations à l'effort intense et de réduire significativement le risque de blessure, y compris l'oreille de rugby. L'échauffement doit impérativement inclure des exercices de cardio (course légère, sauts), des étirements dynamiques (rotations des bras, des jambes, du cou) et des exercices de mobilité articulaire (cercles avec les chevilles, les genoux, les hanches, les épaules). Il est crucial de consacrer suffisamment de temps à l'échauffement (au moins 15 à 20 minutes) et de l'adapter à l'intensité de l'activité physique prévue. Un échauffement complet permet d'améliorer la circulation sanguine, d'augmenter la flexibilité des muscles et des tendons, de lubrifier les articulations, et de préparer le corps à l'effort physique. Ne pas négliger l'échauffement est un élément clé de la prévention des blessures et de l'optimisation de la performance sportive.

  • Port systématique de protège-oreilles spécifiques au rugby, adaptés à la taille et à la forme de l'oreille.
  • Amélioration continue de la technique de jeu, notamment en matière de plaquage et de protection lors des mêlées.
  • Renforcement musculaire ciblé du cou et des épaules pour mieux absorber les chocs.
  • Échauffement approprié, complet et rigoureux avant chaque entraînement et chaque match.
  • Sensibilisation des joueurs, des entraîneurs et des parents à l'importance de la prévention et de la sécurité sur le terrain.

Traitement : intervenir rapidement et efficacement

Le traitement de l'oreille de rugby doit être initié le plus rapidement possible, idéalement dans les 24 à 48 heures suivant le traumatisme initial, afin d'éviter les complications potentielles et la déformation permanente de l'oreille. Les premiers soins, à prodiguer immédiatement après la blessure, consistent à appliquer de la glace sur la zone touchée et à consulter un médecin du sport ou un médecin généraliste sans tarder. Le traitement médical peut inclure le drainage de l'hématome par ponction ou incision, la pose d'un pansement compressif pour maintenir les tissus en place, et, dans certains cas, la prescription d'antibiotiques pour prévenir ou traiter une éventuelle infection. Un suivi médical régulier est essentiel pour s'assurer d'une guérison complète et éviter les récidives à long terme.

Premiers soins : agir immédiatement après le traumatisme

Les premiers soins sont absolument cruciaux pour limiter l'inflammation, réduire la douleur et minimiser les risques de complications après un traumatisme à l'oreille. L'application de glace est la première mesure à prendre, et elle doit être mise en œuvre le plus rapidement possible. La glace, enveloppée dans un linge propre ou une serviette fine pour éviter le contact direct avec la peau, doit être appliquée pendant 15 à 20 minutes toutes les deux à trois heures pendant les premières 24 à 48 heures suivant la blessure. Il est important de ne pas appliquer la glace directement sur la peau, car cela pourrait provoquer des brûlures par le froid. Parallèlement à l'application de glace, il est essentiel de consulter un médecin rapidement afin d'évaluer la gravité de la blessure, de confirmer le diagnostic d'hématome auriculaire, et de déterminer le traitement approprié. Un diagnostic précoce et une prise en charge rapide permettent d'optimiser les chances de guérison et de minimiser le risque de complications à long terme.

Traitement médical : les différentes options thérapeutiques

Le traitement médical de l'oreille de rugby dépend de la taille et de l'ancienneté de l'hématome, ainsi que de la présence ou de l'absence d'infection. Dans les cas les plus simples, où l'hématome est de petite taille et récent, le médecin peut procéder à un drainage de l'hématome par ponction à l'aiguille ou par une petite incision chirurgicale. Cette procédure, réalisée sous anesthésie locale, consiste à évacuer le sang accumulé entre le cartilage et le périchondre. Après le drainage, un pansement compressif est appliqué méticuleusement pour maintenir les couches de peau et de cartilage étroitement ensemble et éviter une nouvelle accumulation de sang. Le pansement compressif doit être porté en permanence pendant plusieurs jours, voire plusieurs semaines, en étant régulièrement changé et surveillé par le médecin. Dans certains cas, notamment en cas de suspicion d'infection bactérienne, une antibiothérapie par voie orale peut être prescrite pour prévenir ou traiter l'infection. Si l'hématome est important, s'il est déjà calcifié ou s'il a entraîné une déformation significative de l'oreille, une intervention chirurgicale plus complexe peut être nécessaire pour corriger la déformation et restaurer l'aspect normal de l'oreille. Cette intervention peut consister à retirer le tissu fibreux, à remodeler le cartilage et à repositionner la peau.

Suivi médical : L'Importance d'un suivi régulier

Un suivi médical régulier et attentif est absolument essentiel pour s'assurer de la bonne guérison de l'oreille et pour prévenir l'apparition de complications à long terme. Le médecin surveillera attentivement l'évolution de la blessure, vérifiera l'absence d'infection bactérienne, s'assurera que le pansement compressif est correctement appliqué et qu'il exerce une pression suffisante. Il pourra également donner des conseils sur les soins à apporter à l'oreille, sur les activités à éviter pendant la période de guérison, et sur les mesures de prévention à mettre en œuvre pour éviter les récidives. Le suivi médical permet également de détecter et de traiter rapidement les éventuelles récidives de l'hématome. Il est impératif de respecter scrupuleusement les rendez-vous de suivi et de signaler au médecin tout symptôme inhabituel ou toute aggravation de la blessure.

  • Application de glace dès les premières minutes suivant le traumatisme.
  • Consultation médicale rapide chez un médecin du sport ou un médecin généraliste.
  • Drainage de l'hématome par ponction ou incision (si nécessaire).
  • Pose d'un pansement compressif pour maintenir les tissus en place.
  • Antibiothérapie par voie orale (en cas de suspicion d'infection).

Prise en charge par l'assurance santé : ce qu'il faut savoir

La prise en charge des soins liés à l'oreille de rugby par l'assurance santé est un aspect crucial à bien comprendre pour tous les joueurs de rugby, quel que soit leur niveau, ainsi que pour leurs familles. En France, le système de santé repose sur une combinaison de la Sécurité Sociale (l'Assurance Maladie) et des assurances complémentaires santé, plus communément appelées mutuelles. Il est donc important de connaître précisément les rôles respectifs de ces deux organismes, ainsi que les garanties spécifiques qu'ils proposent pour faire face aux dépenses médicales liées à cette blessure, allant des consultations aux interventions chirurgicales. La connaissance de ses droits en tant qu'assuré et la compréhension des démarches administratives à suivre permettent d'optimiser le remboursement des frais engagés et de bénéficier d'une prise en charge adéquate et sereine. Selon les statistiques, le coût moyen du traitement d'une oreille de rugby, incluant consultations, drainage et pansement compressif, s'élève à environ 250€.

Types d'assurance : sécurité sociale, mutuelle et assurance sportive spécifique

La Sécurité Sociale (l'Assurance Maladie) constitue la couverture de base obligatoire pour tous les résidents en France. Elle prend en charge une partie des frais médicaux liés aux consultations chez le médecin généraliste ou le médecin du sport, aux examens complémentaires (radiographies, échographies, scanners), et aux interventions chirurgicales éventuelles. Le taux de remboursement de la Sécurité Sociale est généralement de 70% pour les consultations médicales et les actes réalisés par des professionnels de santé conventionnés (c'est-à-dire qui appliquent les tarifs fixés par l'Assurance Maladie). La part restante, appelée ticket modérateur (30%), peut être prise en charge par une mutuelle. La mutuelle (assurance complémentaire santé) complète les remboursements de la Sécurité Sociale et peut également couvrir les dépassements d'honoraires des médecins non conventionnés (c'est-à-dire qui pratiquent des tarifs supérieurs aux tarifs conventionnels). Elle peut également proposer des garanties supplémentaires, telles que la prise en charge des frais d'hospitalisation en chambre individuelle, le remboursement des séances de kinésithérapie, ou la couverture des frais dentaires et optiques. Enfin, l'assurance sportive propose des garanties spécifiques pour les sportifs, comme le remboursement des frais médicaux non couverts par la Sécurité Sociale et la mutuelle, le versement d'indemnités journalières en cas d'arrêt de travail suite à une blessure, l'assistance rapatriement en cas d'accident à l'étranger, et la protection juridique en cas de litige. Les assurances sportives proposent souvent des forfaits annuels dont le coût varie entre 50€ et 200€.

Démarches administratives : déclaration de l'accident et justificatifs à fournir

En cas de blessure due à l'oreille de rugby, il est important de déclarer l'accident à son assurance sportive et à sa mutuelle, si vous en avez souscrit une. La déclaration d'accident doit être effectuée dans les délais impartis par le contrat d'assurance (généralement sous 5 jours ouvrés). Pour obtenir le remboursement des frais médicaux engagés, il est nécessaire de fournir à l'assurance un certain nombre de justificatifs, notamment la feuille de soins remplie par le médecin traitant, les factures détaillées des consultations et des examens complémentaires, les ordonnances des médicaments prescrits et des éventuels soins de kinésithérapie. Il est fortement conseillé de conserver précieusement une copie de tous ces documents, au cas où l'organisme d'assurance en demanderait un duplicata. Les délais de remboursement varient en fonction des organismes d'assurance, mais ils sont généralement de quelques semaines (entre 2 et 4 semaines). Il est conseillé de contacter directement son assureur par téléphone ou par email pour connaître les délais exacts et les modalités de remboursement spécifiques à votre contrat.

Cas particuliers : chirurgie esthétique réparatrice et dépassements d'honoraires

La chirurgie esthétique réparatrice, qui vise à corriger les déformations importantes de l'oreille après calcification du cartilage et à restaurer une apparence plus normale, peut être prise en charge par l'assurance santé dans certains cas spécifiques. La prise en charge de ce type d'intervention dépend des garanties offertes par votre contrat d'assurance complémentaire (mutuelle) et de la reconnaissance du caractère réparateur de l'intervention par la Sécurité Sociale. Pour être pris en charge, l'intervention doit être considérée comme médicalement nécessaire et non comme une simple amélioration esthétique. Il est donc essentiel de se renseigner auprès de son assureur avant de subir une intervention de chirurgie esthétique réparatrice. Les dépassements d'honoraires pratiqués par les médecins non conventionnés (secteur 2) peuvent également impacter significativement le remboursement de vos frais médicaux. Les médecins conventionnés (secteur 1) sont tenus d'appliquer les tarifs fixés par la Sécurité Sociale, tandis que les médecins non conventionnés sont libres de fixer leurs propres tarifs, souvent supérieurs aux tarifs conventionnels. Il est donc judicieux de se renseigner sur les tarifs pratiqués par le médecin avant de prendre rendez-vous et de vérifier si votre mutuelle prend en charge les dépassements d'honoraires, et dans quelle mesure.

Conseils pratiques : bien lire son contrat et comparer les différentes offres

Il est absolument essentiel de bien connaître les garanties et les exclusions de votre contrat d'assurance santé. Prenez le temps de lire attentivement les conditions générales de votre contrat et de vérifier les niveaux de remboursement proposés pour les consultations médicales (généraliste, spécialiste, médecin du sport), les examens complémentaires (radiographies, échographies, scanners), les interventions chirurgicales (drainage d'hématome, chirurgie réparatrice) et les soins de kinésithérapie. N'hésitez pas à contacter votre assureur par téléphone, par email ou en vous rendant directement en agence pour obtenir des clarifications sur les points qui vous semblent obscurs ou complexes. Il est également fortement conseillé de comparer régulièrement les différentes offres d'assurance santé disponibles sur le marché afin de trouver la couverture la plus adaptée à vos besoins spécifiques et à votre budget. Les comparateurs en ligne peuvent vous aider à comparer rapidement et facilement les garanties et les tarifs des différentes mutuelles. N'oubliez pas de prendre en compte vos besoins spécifiques en matière de santé, vos habitudes sportives et vos antécédents médicaux lors du choix de votre assurance santé. Une bonne assurance peut vous éviter bien des soucis financiers en cas de blessure.

  • Vérifiez attentivement les garanties et les exclusions de votre contrat d'assurance santé.
  • Comparez régulièrement les offres d'assurance santé pour trouver la couverture la plus adaptée à vos besoins.
  • Déclarez rapidement l'accident à votre assurance sportive et à votre mutuelle (si vous en avez une).
  • Fournissez tous les justificatifs nécessaires (feuille de soins, factures, ordonnances) pour obtenir le remboursement de vos frais médicaux.
  • Renseignez-vous sur la prise en charge éventuelle de la chirurgie esthétique réparatrice et des dépassements d'honoraires.
  • Consultez un professionnel de santé dès l'apparition des premiers symptômes d'oreille de rugby.

Le rugby, sport de contact passionnant et exigeant, peut parfois laisser des traces physiques. La compréhension des mécanismes de formation de l'oreille de rugby, la mise en place de mesures préventives efficaces, le respect des consignes de sécurité sur le terrain, et la connaissance des modalités de prise en charge par l'assurance santé sont autant d'éléments essentiels pour préserver la santé des joueurs, leur permettre de pratiquer leur passion en toute sérénité et d'éviter les complications à long terme. La vigilance, la discipline et la proactivité sont les meilleurs alliés d'un rugbyman bien protégé et bien informé. N'oubliez pas que la santé est votre bien le plus précieux.

La santé est un capital précieux et une bonne assurance santé est un atout indispensable pour faire face aux aléas de la vie sportive et pour bénéficier d'une prise en charge optimale en cas de blessure. Protégez-vous, informez-vous et jouez en toute sécurité !